La CIA admet avoir utilisé l'île de Diego Garcia à l'insu de Londres
(AFP)
23 Febbraio 2008
LONDON: Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a jugé, jeudi 21 février, "très sérieuse" la révélation tardive et jusqu'à présent niée par Washington de l'utilisation de la base britannique de Diego Garcia (océan Indien) par la CIA pour transférer en secret des terroristes présumés. Le ministre des affaires étrangères, David Miliband, venait d'annoncer devant le Parlement qu'à deux reprises, en 2002, des avions américains, avec chacun à bord un suspect de terrorisme, avaient fait escale à Diego Garcia.
Le gouvernement américain a admis, jeudi, que ses services d'espionnage avaient utilisé le territoire de son allié britannique pour l'un de ses programmes antiterroristes les plus contestés.
L'administration Bush s'est défendue toutefois d'avoir menti quand elle affirmait que la CIA ne s'était pas servie du territoire britannique pour transférer secrètement des suspects de terrorisme capturés après les attentats du 11-Septembre. La Maison Blanche et le département d'Etat ont affirmé que Washington avait juste commis une "erreur administrative" décelée "très récemment". Et ce, à l'insu de Londres.
"Notre gouvernement avait dit aux Britanniques que leur sol ou leur espace aérien n'avait servi à aucun vol de transfèrement (...) Cette information, délivrée en toute bonne foi, s'est révélée fausse", a admis le directeur de la CIA, le général Michael Hayden.
Le courroux des Britanniques est d'autant plus vif qu'à la suite des assurances réitérées données par Washington, des ministres et hauts responsables britanniques avaient plusieurs fois démenti, ces dernières années, notamment devant des commissions parlementaires, l'usage du territoire britannique par la CIA. En juin 2007, une enquête de la police britannique avait même affirmé que les aéroports de Grande-Bretagne n'avaient en aucun cas été utilisés par la CIA. M. Miliband a présenté, jeudi, ses excuses aux députés.
(AFP)
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