L'Italie a été condamnée jeudi par la Cour européenne de justice pour avoir refusé d'appliquer une directive (loi) européenne autorisant à faire entrer dans la composition du chocolat jusqu'à 5% de graisses végétales autres que le beurre de cacao.
Selon la loi européenne, contestée en Italie et par nombre d'amateurs du vrai chocolat ailleurs en Europe, les produits contenant jusqu'à 5% de matières grasses végétales autres que le beurre de cacao doivent néanmoins être présentés comme du chocolat.
Le Parlement italien, très attaché à la tradition du chocolat pur, a refusé de transposer cette législation dans son droit national. Les tablettes au beurre de cacao sont vendues dans la péninsule avec l'étiquette "chocolat pur" tandis que celles contenant des graisses végétales sont désignées comme des succédanés de chocolat.
La Commission européenne a jugé cette résistance intolérable et poursuivi l'Italie devant la justice européenne.
"Il y a des règles très claires qui ont été établies au niveau de l'Union européenne et c'est pour cela que la Cour a été saisie", a expliqué un porte-parole de la Commission européenne. Il a reconnu qu'il s'agissait d'un sujet "délicat" et que des "cultures différentes" existaient entre les Etats de l'UE sur la question du chocolat.
Mais, a-t-il insisté, "les règles italiennes ne sont pas conformes à l'accord obtenu dans le passé".
Depuis 2000, à l'initiative notamment du Royaume-Uni, le droit européen stipule que le chocolat, y compris celui fabriqué avec l'adjonction de matières grasses végétales, à condition qu'elles n'excèdent pas 5% du poids de la tablette ou de la barre chocolatée, doit s'appeler "chocolat".
La réglementation italienne prévoyant la mention "chocolat pur" est "contraire au système des dénominations de vente établi par le droit de l'Union", a jugé la Cour.
Selon la justice européenne, l'ajout de matières grasses, à hauteur de 5%, autres que le beurre de cacao "ne change pas substantiellement" la nature des tablettes de chocolat par rapport à celles composées uniquement de beurre de cacao.
La Cour a cependant admis qu'il était possible d'indiquer sur les tablettes celles qui ne contiennent que du beurre de cacao mais à condition de le faire de façon "neutre et objective".
L'Italie va devoir se soumettre à l'arrêt de la Cour faute de quoi elle risque une lourde amende.
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Source > Le Monde