L'axe Rome-Moscou plus solide que jamais
La Tribune
18 Aprile 2008
Entre la Russie et l'Italie, l'inti-mité est décidément de
mise. Hier, Vladimir Poutine a en effet été le premier chef d'État à rencontrer
Silvio Berlusconi depuis sa nette victoire aux élections du week-end dernier.
La rencontre a eu lieu dans une des résidences privées du Cavaliere en
Sardaigne, à Villa Certosa. Poutine y était déjà venu à l'été 2003 avec toute
sa famille quand Berlusconi était encore au pouvoir. Elle illustre une fois de plus que les Italiens
sont devenus au sein de l'Union européenne les plus sùrs soutiens de Moscou.
Il y a à
peine deux semaines, une quinzaine de dirigeants italiens, no-tamment ceux des
groupes publics d'energie ENI, Enel et de défense Finmeccanica, des deux
grandes banques italiennes (Intesa-Sanpa-olo et UniCredit) ou le dirigeant
chocolatier Ferrerò, ont rendu spé-cialement visite à Poutine dans sa datcha de
Novo Ogarievo. Au cours de cette rencontre, les entrepre-neurs transaloins
semblent avoir fait nouvellement allégeance à Vladimir Poutine, un mois avant
son départ du Kremlin. Ils savent bien qu'il continuerà à tirer les ficelles.
D'ailleurs, il a évoqué avec eux « des nouvelles perspectives d'investisse-ment
dans divers secteurs, des infrastructures aux tubes pour les gazoducs, des
hòpitaiwe à unparte-nariatpour l'école et laformation », indiquait Emma
Marcegaglia, pro-chaine « patronne des patrons » italiens (Confindustria) à
l'issue de la rencontre.
Sous tous
les gouvernements italiens, de gauche comme de droite, Rome soigne sa relation
avec Moscou. Elle dépend en effet beaucoup des importations de gaz et de
pé-trole de Russie. ENI, contròlé par l'État italien, a fait de nécessité vertu
et multiplie les accords avec le géant Gazprom ainsi que leur coo-pération dans
des pays tiers comme la Libye. Au point de torpiller le projet européen de
gazoduc Nabucco devant approvisionner l'Europe en gaz asiatique sans passer par
la Russie. ENI s'est rallié en jan-vier au projet concurrent (South Stream)
défendu par Gazprom et perpetuant la dependance de la Russie...
Source > La Tribune