Cette première réévaluation de la devise nord-coréenne depuis près de 17 ans a alimenté le mécontentement de la population. De nombreuses émeutes ont éclaté dans le pays, entraînant une violente répression, des dizaines d’exécutions et des disparitions non expliquées, selon la presse sud-coréenne. Déjà en janvier l’accumulation des décès par malnutrition avait forcé Kim Jong-il à prendre des mesures d’urgence: distribution de rations de riz provenant des réserves stratégiques, réouverture des marchés privés et fin de l’interdiction des devises étrangères.
Le marché noir a également connu une véritable explosion et les inégalités n’ont cessé de s‘aggraver. Si les classes supérieures ont gardé leurs économies en yuans chinois ou dollars, les classes moyennes qui détiennent la plus grande quantité de monnaie nord-coréenne a été sévèrement touchée. Sans parler des populations paysannes touchées par la misère depuis le début des années 90.
Pour
« justifier » l’exécution de ce fonctionnaire, le régime a également fait circuler des rumeurs qui le désignait comme un
« bourgeois infiltré » accusé
«d'avoir conspiré pour infiltrer les rangs des révolutionnaires» afin d'aggraver délibérément les pénuries alimentaires et la ruine de l’économie nationale.
L’événement est d’importance. Il confirme la dérive d’un régime aux abois : c’est la première fois dans l’histoire récente de la Corée du Nord que le régime plie sous la pression populaire et
« offre » un bouc-émissaire à sa population, contrastant avec son indifférence lors des grandes famines des années 1990 qui avaient tué au moins un million de personnes.
Source > Marianne2