Dans son ouvrage, l'économiste tire le bilan, qu'il juge calamiteux, de la monnaie européenne. Plus de dix ans d'euros qui n'ont guère rassuré les Français. Pouvoir d'achat en baisse, hausse du chômage, stagnation ou faibles augmentations des salaires. Un pays allait lui, y trouver son compte: l'Allemagne. Les Allemands ont su s'adapter à la mondialisation en mettant au point des « stabilisateurs automatiques » : «
». Mais voilà, l'Allemagne est l'un des rares pays a s'être appliqué une telle discipline. Le bon élève européen se voyait obligé de rattraper les mauvaises notes des pays plus dépensiers et de là sont nés les premiers problèmes. Concrètement, l'Allemagne devait payer pour les autres : «
La crise financière de 2007 et celle que subit actuellement l'Europe n'est donc pas nouvelle et résulte de l'échec de la politique monétaire européenne. Pour que l'Europe et la France évitent de retomber dans de tels travers , Alain Cotta met en avant trois hypothèses pour régler le problème de l'euro.
Acte 3: le dénouement
Pour lui, « trois grandes voies sont ouvertes au remaniement de l'euro. »
Voie 1 :
« La première est la voie officielle, politique : l'euro doit demeurer la monnaie - unique - d'un ensemble de nations qui devront observer, pour atteindre cet objectif, plusieurs conditions dont le «bouquet» ressemblerait à l'adoption de la fleur allemande par chacune ». Une voie que soutiennent les entreprises (surtout les grandes), les politiques de tous les pays , l'électorat vieillissant rentier qui protègent leur patrimoine et des institutions financières mondiales (FMI, Banques centrales des Etats-Unis et de la Chine). L'euro est cerné et surveillé, d'où le fait que rien ne devrait changer.
Voie 2 : Le retour à la monnaie commune
L'écu, référence de toutes les monnaies nationales avant l'arrivée de l'euro est le système que privilégie Alain Cotta. Pourquoi? Pour l'économiste, ce système a deux avantages : « il conserve l'indépendance monétaire des nations tout en soumettant les monnaies a une même référence disciplinaire ». Chaque pays est ainsi libre de dévaluer sa monnaie ou jouer sur l'inflation.
Voie 3: La mort de l'euro
« L'éclatement de l'euro, à terme plus ou moins éloigné, du trimestre à deux ans , se présente comme l'évolution la plus probable, dont les modalités dépendent essentiellement de la tenue du fameux ciment franco-allemand », en clair si l'un des deux Etats décide de quitter l'euro , l'autre le suivra et entraînera tous les autres pays de la zone euro dans son sillage. Les politiques d'austérité des principaux gouvernements européens ne vont rien arranger aux affaires d'un euro de moins en moins consensuel.
L'Allemagne qui en a marre d'être la vache à lait de l'euro pourrait s'en aller. Pour cela, elle devra revoir sa stratégie commerciale. Le géant européen dont les exportations vont pour 46% vers les principaux pays de la zone euro sera dans l'obligation de regarder ailleurs, pourquoi pas vers son voisin russe? Et même d'augmenter ses exportations vers le Royaume-Uni et les USA.
Source > Marianne2